Appel à communication:
- Propositions de communication: max. 350 mots (hors références)
- Date limite de soumission: 15 décembre 2013
- Notification d’acceptation: 31 janvier 2024
- Soumettre les propositions à: marylise.rilliard@univie.ac.at; elissa.pustka@univie.ac.at
Voir l’appel à communication complet ci-dessous (en français et en anglais) pour plus d’informations.
Call for papers:
- Abstracts: max. 350 words (excluding references)
- Submission deadline: December 15, 2023
- Decision notification: January 31, 2024
- Submit abstracts to: marylise.rilliard@univie.ac.at; elissa.pustka@univie.ac.at
See full call for papers below (in French and English) for more information.
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Colloque
Le ‘langage des jeunes’ : évolution des usages et représentations
16–17 mai 2024, Université de Vienne, salle ROM 14
Né dans les banlieues françaises entre la fin des années 1970 et 1980, le ‘langage des jeunes’, aussi populairement appelé langue des cités ou langage de banlieue, est un vernaculaire urbain contemporain (Rampton, 2011) tout aussi stigmatisé qu’il n’est en vogue. Parler innovant avec une forte signification sociale, il fait l’objet de recherches par la communauté scientifique en linguistique depuis plus de 40 ans, en commençant par l’étude de Bernard Laks à Villejuif (1980), suivi par les travaux de Jacqueline Billiez et son équipe à Grenoble dans les années 1980–1990 (p. ex. 1991), puis de Cyril Trimaille dans sa lignée (p. ex. 2003), ainsi que ceux de Jean-Pierre Goudaillier et Zsuzsanna Fagyal dans la région parisienne (Fagyal, 2010 ; Goudaillier, 1997) et de bien d’autres. Plus récemment, on peut souligner les travaux de Daniel McAuley (p. ex. 2017) et Françoise Gadet (2017), cette dernière ayant impulsé la création du corpus Multicultural Paris French (MPF), un corpus librement accessible en ligne recueilli auprès de ‘jeunes’ locuteurs de la région parisienne aux réseaux multiculturels (https ://www.ortolang.fr/market/corpora/mpf).
Parmi les phénomènes linguistiques qui caractérisent ces parlers jeunes, on peut noter par exemple des schémas intonatifs non-standards (Fagyal, 2010 ; Fagyal & Torgensen, 2018), des variantes phonétiques comme la palatalisation/affrication de certaines occlusives (Jamin, Trimaille & Gasquet-Cyrus, 2006), des ‘innovations’ lexicales comme le verlan ou les emprunts à l’anglais et aux langues de l’immigration (Goudaillier, 1997 ; Méla, 1991 ; Verbeke, 2017), et de nombreux nouveaux introducteurs de discours et marqueurs discursifs (Gadet, 2017 ; Guerin, 2018 ; McAuley, 2017). Cette liste non-exhaustive illustre la grande variété de traits linguistiques qui caractérise le ‘langage des jeunes’ en France, dont certains se sont diffusés au-delà de la jeunesse et des banlieues (p. ex. Rilliard, 2023 pour les emprunts arabes).
Rendus visibles par les médias qui s’intéressent fortement aux banlieues dans les années 1980–1990, et popularisés auprès du grand public notamment à travers l’essor de la musique rap, les parlers jeunes sont aussi l’objet de représentations populaires que l’on retrouve dans les films, la BD, etc. depuis presque aussi longtemps.
Mais qu’est-ce qu’il en est du ‘langage des jeunes’ de nos jours ? Ces pratiques langagières ont vécu dans la bouche de nombreux locuteur.rice.s et les oreilles de nombreux auditeur.rice.s au cours des dernières décennies, dépassant les limites d’âge, de classe sociale, d’origines ethniques, etc. Il convient donc de se demander comment ces pratiques ont évolué, ainsi que leurs représentations.
Ce colloque a pour but de faire la lumière sur l’évolution de ce phénomène langagier et social et d’apporter des éléments de réponse aux questions suivantes :
- Les pratiques langagières du ‘langage des jeunes’ ont-elles perduré dans le temps (autant pour les locuteurs maintenant devenus adultes que pour les jeunes locuteurs de nos jours) ? Peut-on dire que certaines variables (p. ex. palatalisation/affrication, questions in situ, verlan) représentent un changement en cours dans la langue française ?
- La production des variables connues a-t-elle changé ? Est-ce que de nouvelles variables ont été identifiées ?
- Qui sont désormais les utilisateurs de ces variables (âge, genre, classe sociale, origine ethnique, etc.) ? Ont-ils changé au cours du temps ?
- Les représentations de ces pratiques langagières ont-elles changé ? Si oui, comment ? La langue des jeunes est-elle toujours aussi stigmatisée auprès d’une partie de la population ? Est-elle toujours autant prisée par les jeunes ?
- Que peut-on dire de l’évolution de la terminologie, scientifique et populaire, pour faire référence à ces pratiques ? Est-elle représentative du phénomène tel qu’il existe à l’heure actuelle ? Quelle terminologie pour nommer au mieux ces pratiques ?
Nous invitons les propositions de communication pour des présentations de 20 minutes (suivies de 10 minutes de questions) sur les axes de recherche mentionnés ci-dessus ou autrement en lien avec le thème de la conférence. Toutes les contributions traitant de l’évolution des usages, productions, perceptions, représentations, attitudes, stéréotypes, etc. sur le ‘langage des jeunes’ sont les bienvenues.
Les propositions de communication en français ou en anglais de 350 mots maximum, hors références, sont attendues pour le 15 décembre 2023 et doivent être soumises aux adresses emails suivantes : marylise.rilliard@univie.ac.at; elissa.pustka@univie.ac.at. La conférence se tiendra en français et en anglais.
Pour toute question, merci de bien vouloir contacter Marylise Rilliard : marylise.rilliard@univie.ac.at.
Conférencier.e.s invité.e.s
- Françoise Gadet (Université Paris Nanterre) : « Les parlers jeunes n’existent pas »
- Daniel McAuley (Queen’s University Belfast) : “The social meaning of ‘le langage des jeunes’ : representations across users, listeners and media”
- Cyril Trimaille (Université Grenoble Alpes) : « Décrire et comprendre les dynamiques sociolinguistiques dans les pratiques langagières juvéniles : pluralité d’approches, pluralité d’apports »
- Zsuzsanna Fagyal (University of Illinois at Urbana-Champaign) : “Urban youth vernaculars and the social-indexical meaning of coronal plosive realizations: a Francophone perspective”
Organisatrices
- Marylise Rilliard : marylise.rilliard@univie.ac.at
- Elissa Pustka : elissa.pustka@univie.ac.at
Dates importantes
- Date limite de soumission : 15 décembre 2023
- Notification d’acceptation : 31 janvier 2024
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Conference
‘Youth Speech’: Evolving Uses and Representations
May 16-17, 2024, University of Vienna, room ROM 14
Born in the French ‘projects’ between the late 1970s and 1980s, ‘youth speech’ (langage des jeunes), also commonly referred to as langue des cités or langage de banlieue, is a contemporary urban vernacular (Rampton, 2011) that is as stigmatized as it is popular. These innovative speech practices strongly embedded with social meaning have been the object of research in the scientific linguistic community for more than 40 years, starting with Bernard Lak’s (1980) study in Villejuif, followed by the work of Jacqueline Billiez and her team in Grenoble in the 1980s–1990s (e.g., 1991) and later Cyril Trimaille in her footsteps (e.g., 2003), as well as the works of Jean-Pierre Goudaillier and Zsuzsanna Fagyal in the Paris area (Fagyal, 2010; Goudaillier, 1997), and many more. More recently, we can note the work of Daniel McAuley (e.g., 2017), as well as that of Françoise Gadet (2017), who initiated the creation of the Multicultural Paris French (MPF) corpus. Collected amongst ‘young’ speakers with multicultural networks in the Paris region, the MPF is freely accessible online (https://www.ortolang.fr/market/corpora/mpf).
Among the linguistic phenomena that characterize these ‘youth’ speech practices, we can underline atypical prosodic contours (Fagyal, 2010 ; Fagyal & Torgensen, 2018), phonetic variants, such as the palatalization/affrication of some plosives (Jamin, Trimaille, & Gasquet-Cyrus, 2006), lexical ‘innovations’, including verlan or borrowings from English and immigrant languages (Goudaillier, 1997 ; Méla, 1991 ; Verbeke, 2017), and many new quotatives and discourse markers (Gadet, 2017 ; Guerin, 2018 ; McAuley, 2017). This non-exhaustive list illustrates the wide variety of linguistic features that characterize ‘youth speech’ in France, some of which have now diffused beyond the youth and the banlieues (e.g., Rilliard, 2023 for Arabic borrowings).
Made visible through the media that turned to the banlieues in the 1980s–1990s and popularized to the general public mainly through the rise of rap music, youth speech practices have also been the object of popular representations in films, comics, etc. for almost as long.
But what can be said about ‘youth speech’ today? These speech practices have lived in the mouth of many speakers and in the ears of many listeners over the last several decades, transcending boundaries of age, social class, ethnicity, etc. Therefore, it is fitting to question how these practices and their representations have evolved.
This conference aims to shed light on the evolution of this linguistic and social phenomenon and to bring some answers to the following questions:
- Have youth speech practices persisted over time (for speakers who have now become adults, as well as for today’s youths)? Can we say that some variables (e.g., palatalization/affrication, in situ questions, verlan) reflect a change in progress in French?
- Has the production of known variables changed? Have new variables been identified?
- Who are the current users of these variables (age, gender, social class, ethnicity, etc.)? Have they changed over time?
- Have representations of these speech practices changed? If so, how? Is ‘youth speech’ still as stigmatized among some demographics? Is it still as popular among the youth?
- What can be said about the evolution of the terminology—scientific and popular—used to refer to these practices? Is it representative of the phenomenon in this day and age? What terminology should be employed to best name these practices?
We invite abstract submissions for 20-minute presentations (followed by a 10-minute Q&A) pertaining to the research questions listed above or otherwise relevant to the theme of the conference. All propositions addressing the evolution of uses, productions, perceptions, representations, attitudes, stereotypes, etc. of ‘youth speech’ are welcome.
Abstracts in French or English of max. 350 words, excluding references, should be submitted by December 15, 2023 to the following email addresses: marylise.rilliard@univie.ac.at; elissa.pustka@univie.ac.at. The conference will be held in French and English.
If you have any questions, please address them to Marylise Rilliard: marylise.rilliard@univie.ac.at
Invited speakers
- Françoise Gadet (Université Paris Nanterre): « Les parlers jeunes n’existent pas »
- Daniel McAuley (Queen’s University Belfast): “The social meaning of ‘le langage des jeunes’: representations across users, listeners and media”
- Cyril Trimaille (Université Grenoble Alpes): « Décrire et comprendre les dynamiques sociolinguistiques dans les pratiques langagières juvéniles : pluralité d’approches, pluralité d’apports »
- Zsuzsanna Fagyal (University of Illinois at Urbana-Champaign): “Urban youth vernaculars and the social-indexical meaning of coronal plosive realizations: a Francophone perspective”
Organizers
- Marylise Rilliard: marylise.rilliard@univie.ac.at
- Elissa Pustka: elissa.pustka@univie.ac.at
Important dates
- Submission deadline: December 15, 2023
- Decision notification: January 31, 2024
Références/References
Billiez, J. (1991) : « Le parler véhiculaire interethnique de groupes d’adolescents en milieu urbain », in : CERPL (Paris V) & CLAD (Dakar) (eds.): Actes du colloque international des langues et des villes, Paris : Didier Erudition, 117–126.
Fagyal, Z. (2010) : Accents de banlieue : Aspects prosodiques du français populaire en contact avec les langues de l’immigration, Paris : L’Harmattan.
Fagyal, Z. & Torgersen, E. (2018): “Prosodic rhythm, cultural background, and interaction in adolescent urban vernaculars in Paris: Case studies and comparisons”, in: Journal of French Language Studies 28, 165–179.
Gadet, F. (2017) : Les parlers jeunes dans l’Île-de-France multiculturelle, Paris : Ophrys.
Goudaillier, J.-P. (1997) : Comment tu tchatches! Dictionnaire du français contemporain des cités, Paris : Maisonneuve et Larose.
Guerin, E. (2018) : « Les ‘emprunts urbains contemporains’ : une approche sociolinguistique d’un phénomène lexical », in : SHS Web of Conferences 46, 1–14.
Jamin, M., Trimaille, C. & Gasquet-Cyrus, M. (2006) : « De la convergence dans la divergence : Le cas des quartiers pluri-ethniques en France », in : Journal of French Language Studies 16(3), 335–356.
Laks, B. (1980) : Différenciation linguistique et différenciation sociale, quelques problèmes de sociolinguistiques française, thèse de doctorat non-publiée, Université de Paris VIII.
McAuley, D. (2017) : « L’innovation lexicale chez les jeunes des quartiers urbains pluriethniques : ‘C’est banal, ouèche’ », in : M. Bilger, L. Buscail & F. Mignon (eds.) : Langue française mise en relief, aspects grammaticaux et discursifs, Perpignan : Presses universitaires de Perpignan, 175–186.
Méla, V. (1991) : « Le verlan ou le langage du miroir », in : Langages 101, 73–94.
Rampton, B. (2011): “From ‘Multi-ethnic adolescent heteroglossia’ to ‘Contemporary urban vernaculars’”, in: Language & Communication 31(4), 276–294.
Rilliard, M. (2023): Contemporary Arabic borrowings and identity formation in French: Interactional, variationist, and pedagogical perspectives, thèse de doctorat non-publiée, The University of Texas at Austin.
Trimaille, C. (2003) : « Variations dans les pratiques langagières d’enfants et d’adolescents dans le cadre d’activités promues par un centre socioculturel, et ailleurs… », in: Cahiers du français contemporain 8, 131–161.
Verbeke, M. (2017): “Represent your origins: An analysis of the diatopic determinants of non-standard language use in French rap”, in: International Journal of Francophone Studies 20(3-4), 209–236.